La permaculture
Aujourd’hui la permaculture est connue du grand public comme un ensemble de techniques de jardinage. Or, la permaculture est bien plus que cela et ne peut se limiter à la technique.
Elle se base avant tout sur une philosophie de conception applicable au jardin certes, mais aussi à tous les aspects de la vie (projet de vie, organisation de vie d’un quartier, d’un village, d’une association …).
Cette philosophie s’articule autour de trois grands principes éthiques fondamentaux, ou principes d’attitude, interconnectés et interdépendants :
1. Prendre soin de la Terre.
Le principe de « prendre soin de la Terre » renvoie à cette prise de conscience de notre impact au quotidien, non pas dans le but d’une culpabilisation stérile et fataliste mais pour au contraire prendre la responsabilité de sa vie, et maintenant !
2. Prendre soin de l’être humain et de la vie.
Prendre soin de l’être humain, c’est être d’abord à l’écoute de ces besoins fondamentaux (nourriture, chaleur, abris, repos, sécurité sanitaire…) mais aussi prendre en compte les besoins qui sont propres à chacun (esthétisme, vie de famille, accessibilité, traditions, cultures…).
3. Créer des surplus et les redistribuer.
A première vue, ce principe de redistribution semble ne s’appliquer qu’aux productions matérielles (légumes, fruits, produits animaux…) Or, à notre époque, quoi de plus précieux que le temps ! Le temps constitue la richesse qui nous manque si souvent pour se reposer, profiter de nos familles, de nos enfants, et de nos voisins.
Du principe de prendre soin de l’être humain découle la possibilité de dégager du temps pour autre chose que le travail et surtout de pouvoir le partager !
La connaissance est une autre richesse qu’il est possible de distribuer en abondance. A force d’expérimentations, d’essais, et d’observations nous acquérons de l’expérience et une connaissance qu’il est indispensable de partager avec l’entourage et le voisinage, afin que chaque famille puisse, si elle le souhaite, créer son propre projet.
Tout être humain est connecté dans le système Terre et notre impact sur la vie de l’autre est bien plus important que nous pouvons l’imaginer. Il nous suffit de penser à l’effet du sourire d’un inconnu dans une journée grise pour s’en rendre compte…
Redistribuer des surplus, du temps, de la connaissance, de l’amour contribue à agrader notre système et donc notre bien-être.
A ces principes éthiques de la permaculture, postulats qui nous donnent une certaine perception de notre monde, viennent ensuite se greffer des principes plus généraux.
L’étape d’observation d’un terrain, d’un projet, ou d’un groupe de personnes est essentielle à tout design car elle permet d’éviter nombre d’erreurs.
Bien que pouvant paraitre simple, la véritable observation (celle qui s’abstient de toute interprétation, toute intention, ou toute projection dans l’avenir) est loin d’être aisée.
Nous sommes en effet habitués à donner un avis, une interprétation sur chaque élément qui nous entoure. Le permaculteur est invité par ce principe à voir, entendre, et sentir chaque élément existant de manière neutre et objective.
La non-opposition : Travailler avec la nature plutôt que contre elle
La permaculture cherche en permanence à mimer les écosystèmes naturels et en particulier la forêt qui est LE système en état d’équilibre par excellence. Travailler à lutter contre la tendance à aller vers cet état d’équilibre est non seulement contre-productif mais également nocif à tout point de vue.
Une des méthodes d’approche d’une situation est la critique : rechercher des aspects négatifs et des problèmes pour enfin trouver une solution extérieure à la problématique.
Au contraire, ce principe permacole invite à observer la situation de manière objective afin d’y déceler des aspects positifs pour résoudre le problème par lui-même
Il s’agit ici d’un principe d’efficacité par économie d’énergie (électrique, fossile, physique, morale…).
C’est un principe essentiel en permaculture qui s’associe parfaitement avec celui de la non-opposition et celui de prendre soin de l’Homme. Ce qui est recherché ici c’est l’efficacité : apporter le moins de changements possibles pour obtenir les meilleurs résultats.
Chaque élément doit remplir plusieurs fonctions. Ce principe découle de celui de l’économie en y ajoutant une dimension de résilience.
Lorsque le permaculteur s’assure que chaque élément rempli plusieurs fonctions, il en limite la spécialisation et ainsi diminuera d’autant le nombre d’éléments à inclure dans le design.
Chaque fonction importante doit être assurée par plusieurs éléments afin d’assurer la résilience du système même en cas de défaillance d’un des éléments. Ainsi le permaculteur s’assure de l’approvisionnement de tout ce qui est essentiel à la vie. En général dans un design une fonction essentielle est assurée par un minimum de trois éléments.
Principe de zonage
Un design en permaculture se divise en 6 zones déterminées selon la quantité de travail et de visites nécessaires. L’idée étant de déterminer l’emplacement des éléments dans le système de façon à diminuer le nombre et la longueur des trajets par rapport au lieu de vie ou d’activité principale.
- Zone 0: la maison ou les habitats (centre d’activité principale) ;
- Zone 1: elle contient les éléments nécessitant une visite, un entretien, une utilisation quotidienne (potager, poulailler, tas de compost, bois de chauffage…) ;
- Zone 2: comprend les éléments qui seront visités une ou deux fois dans la semaine (verger, potager de plantes robustes…) ;
- Zone 3: elle est consacrée aux grandes cultures qui n’ont besoin que d’un entretien périodique ;
- Zone 4: on y trouvera les grands arbres et les plantes sauvages comestibles qui n’ont besoin de presque aucun entretien ;
- Zone 5: c’est une zone qui est laissée à la nature sans aucune intervention de l’homme. Elle peut être visitée occasionnellement pour apprendre et apprécier la beauté de la nature.
Loin d’être exhaustive, cette présentation de la permaculture a pour principal objectif de vous apporter une vision différente de cet art.
Ma découverte de la permaculture lors d’un CCP (certificat de conception en permaculture), coïncida à quelques mois près à ma découverte de la naturopathie. Les similitudes de leur approche holistique respectivement du système « exploitation agricole » et système « corps humain » m’a paru si évidente que j’ai décidé d’allier ces deux disciplines pour prendre soin de vous. Découvrons ensemble comment cultiver votre jardin intérieur.